• 1 oct 2022
  • Israël et territoire palestinien occupé
  • Communiqué de presse

Sommet UE-Israël. La coopération n’est pas compatible avec l’apartheid

Le 3 octobre 2022, de hauts responsables de l’Union européenne (UE) vont rencontrer le Premier Ministre israélien Yaïr Lapid lors de la première réunion de haut niveau du Conseil d’association UE-Israël depuis plus de dix ans. À l’approche de cette rencontre, Eve Geddie, directrice du Bureau d’Amnistie internationale auprès des institutions européennes, a déclaré : 

« Israël commet le crime d’apartheid contre les Palestiniens et les Palestiniennes. C’est un crime contre l’humanité, qui nécessite que l’UE demande des comptes aux dirigeants israéliens et veille à ne soutenir en aucune façon leur système d’apartheid. Toute coopération doit mettre l’accent sur le démantèlement du système cruel d’oppression et de domination instauré par Israël. 

« Les autorités israéliennes soumettent les Palestinien·ne·s à des confiscations de terres, des homicides illégaux, des transferts forcés et de graves restrictions de déplacement, tout en les privant de leur humanité et de l’égalité en termes de nationalité et de statut. L’UE ne peut affirmer partager des engagements communs en matière de droits humains avec un État qui pratique l’apartheid et qui, ces derniers mois, a fermé les bureaux d’organisations palestiniennes de la société civile réputées, a accéléré les démolitions d’habitations en Cisjordanie occupée et a mené des attaques semble-t-il illégales dans la Bande de Gaza. 

« Les discussions autour des relations entre l’UE et Israël sont suspendues depuis plus de dix ans en raison du mépris dont fait preuve Israël à l’égard du droit international et de sa politique illégale de colonisation, qui se poursuit sans relâche. En donnant la priorité aux relations politiques et à l’approvisionnement en énergie tout en proclamant un attachement de pure forme aux droits humains, l’UE risque de renforcer l’impunité pour les crimes de droit international et le système cruel d’oppression et de domination des Palestinien·ne·s appliqué par Israël, ce qui pourrait affaiblir sa crédibilité pour demander des comptes à d’autres gouvernements qui commettent des violations des droits humains ailleurs dans le monde. Les dirigeant·e·s de l’UE doivent reconnaître que la réalité en Israël et dans les territoires palestiniens occupés est une situation d’apartheid et prendre des mesures concrètes pour combattre ce système. » 

Complément d’information 

À l’approche du Conseil d’association UE-Israël, Amnistie internationale a adressé ses principales préoccupations et recommandations relatives aux droits humains aux dirigeant·e·s de l’UE dans une lettre envoyée au Haut Représentant de l’Union européenne et aux ministres des Affaires étrangères des États membres de l’UE. 

Ces derniers jours, des signaux inquiétants ont semblé indiquer que les représentant·e·s de l’UE allaient vider d’une bonne partie de leur substance leurs propos sur les principales préoccupations relatives aux droits humains dans leur déclaration au Conseil d’association.