Les autorités doivent rendre des comptes pour la mort de 79 personnes dans des établissements pénitentiaires
Réagissant à des informations du Service national de prise en charge intégrale des adultes privés de liberté et des mineurs délinquants (SNAI) selon lesquelles au moins 79 personnes privées de liberté ont perdu la vie lors de violences dans les centres de détention de Guayas n° 4 (31 morts), Guayas n° 1 (6 morts), Cotopaxi n° 1 (8 morts), et Azuay n° 1 (34 morts) le 23 février 2021, Erika Guevara Rosas, directrice régionale d’Amnistie internationale pour les Amériques, a déclaré :
« Les violences qui ont eu lieu hier, dont les causes et les acteurs doivent être déterminés par la justice, interviennent dans un contexte d’absence de politiques publiques traitant des problèmes structurels des centres pénitentiaires en Équateur, notamment la surpopulation, l’abandon et l’absence de respect et de garantie des droits humains de la population carcérale. »
D’après le directeur du SNAI, Edmundo Moncayo, près de 800 policiers sont intervenus dans le cadre du contrôle des violences dans les centres de privation de liberté.
« Les autorités équatoriennes ne peuvent pas se soustraire à leurs responsabilités en attribuant les événements uniquement à des conflits entre des organisations criminelles, ne faisant ainsi que masquer la gravité de la situation dans les centres de privation de liberté », a déclaré Erika Guevara Rosas. « Les autorités doivent rendre des comptes pour les événements qui se sont déroulés dans les établissements pénitentiaires et le procureur général de l’État doit diligenter une enquête indépendante et exhaustive, qui sera menée avec la diligence requise, afin de déterminer les responsabilités pénales individuelles et civiles le cas échéant. »