Les arrestations massives lors de rassemblements pacifiques bafouent les droits des manifestant·e·s et engendrent des violences
En réaction à l’arrestation de plus de 200 manifestant·e·s à Minsk, la capitale du Bélarus, et d’autres villes à travers le pays, dans la soirée du 14 juillet, Aisha Jung, chargée de campagne sur le Bélarus à Amnistie internationale, a déclaré :
« Les personnes rassemblées pour dénoncer l’élimination de la liste électorale des candidat·e·s de l’opposition au scrutin présidentiel ont tout à fait le droit de descendre dans la rue. Manifester pacifiquement est un moyen essentiel d’exercer les droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique.
« Les manifestant·e·s affirment que la seule raison pour laquelle les opposants politiques d’Alexandre Loukachenko sont purgés de la campagne est de lui permettre de briguer un sixième mandat consécutif à la tête du pays, sans opposition.
« Le 14 juillet, la police a tenté de disperser les rassemblements pacifiques, en usant d’une force excessive et injustifiée et, dans de nombreux cas, en faisant intervenir des policiers en civil, provoquant ainsi des réactions violentes de la part de certains manifestant·e·s qui se sont interposés pour empêcher que d’autres ne soient arrêtés et frappés, et favorisant l’escalade des tensions. Toutefois, selon des témoins et des vidéos largement diffusées, les rassemblements sont demeurés globalement pacifiques et la plupart des manifestant·e·s arrêtés n’ont pas fait usage de violence.
« Les autorités bélarussiennes doivent respecter les droits humains et ne pas disperser ni poursuivre des personnes qui se mobilisent pour leurs droits et leurs choix politiques. Toute personne détenue uniquement pour avoir manifesté pacifiquement à Minsk et dans d’autres villes est un prisonnier ou une prisonnière d’opinion, et doit être libérée immédiatement et sans condition. »
Complément d’information
Le 14 juillet, au moins 220 militant·e·s ont été arrêtés à Minsk et dans d’autres villes du Bélarus, alors qu’ils étaient rassemblés pour protester contre l’annonce de la Commission électorale centrale : deux candidats majeurs de l’opposition au poste de président lors de la prochaine élection au mois d’août ont été exclus de la course pour des motifs de procédure très controversés.
Selon des observateurs, le maintien de l’ordre ciblait spécifiquement les journalistes, entre autres. De nombreux cas d’usage d’une force inutile et excessive ont été signalés : des agents de la force d’intervention spéciale et des policiers en civil ont frappé et asséné des coups de pied, de poing et de matraques aux manifestant·e·s. À Minsk, certains ont été contraints de s’agenouiller dans les fourgons de police.
Fin mai, le candidat populaire Syarhei Tsikhanouski a été placé en état d’arrestation, visiblement pour l’empêcher de participer à l’élection. Une enquête pénale a par la suite été ouverte contre Syarhei Tsikhanouski, Viktar Babaryka, autre candidat potentiel, et des dizaines de leurs associés, qui se trouvent tous en détention.
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