• Colombie

Exigez une réforme de la police en Colombie !

Le 28 avril 2021 et durant les jours et semaines ayant suivi, des milliers de personnes sont descendues dans la rue dans différentes villes de Colombie pour manifester dans une « grève nationale » afin de réclamer leurs droits. Des femmes, des jeunes, des Autochtones, des défenseur·e·s des droits humains et des personnes LGBTI ont mené les manifestations avec courage et détermination, en quête d'un avenir meilleur. Au lieu de les écouter, le gouvernement colombien précédent de Iván Duque, par l'intermédiaire de ses forces de sécurité, a fait un usage disproportionné de la force qui a entrainé des séquelles physiques et psychologiques à vie pour certain·e·s manifestant·e·s.  

Les manifestations ont rendu visibles les revendications historiques des populations marginalisées du pays.  L'inégalité, le racisme, la violence et les conséquences du conflit armé interne ont été les principales causes structurelles de l'explosion sociale.  

Les revendications des manifestant·e·s reflètent de vastes griefs sociaux fondés sur l'incapacité de l'État à garantir les droits économiques et sociaux fondamentaux tels que l'éducation et la santé, ainsi que sur l'incapacité de l'État à mettre en œuvre des mesures visant à atténuer les effets de la pandémie dans l'un des pays les plus inégalitaires de la région.  

La répression violente des manifestations de la grève nationale par la police et les membres de la brigade mobile anti-émeutes (ESMAD) a entrainé la mort d’une vingtaine de manifestant·e·s ainsi que la détention arbitraire et la disparition forcée de plusieurs milliers d’autres. A ces graves violations de droits humains perpétrées par les forces de sécurité, s’ajoutent les 28 cas de violences basées sur le genre analysées par Amnistie internationale comprenant des violences psychologiques, du viol, du harcèlement et la torture.  

Signez cette pétition pour dire non aux violences contre les manifestant·e·s en Colombie et oui à la réforme de la police nationale !  

Demandez au gouvernement colombien actuel de Gustavo Petro de mettre fin au recours excessif de la force contre celles et ceux qui manifestent pacifiquement et de réformer la police nationale, conformément aux normes relatives aux droits humains et en coordination avec la société civile, afin que les violations commises à l’encontre de celles et ceux qui s’expriment et manifestent ne se reproduisent plus. 

Les recommandations suivantes aux autorités colombiennes ont été développées en collaboration avec les organismes de la société civile colombienne : 

1. Démilitariser la police et changer sa doctrine;

2. Changer de la structure et des fonctions de la police nationale;

3. Utiliser le recrutement, la formation et la promotion pour garantir les droits humains;

4. S’assurer de la conformité de l'usage de la force par les membres de la Police nationale aux normes des droits humains dans un contexte de démilitarisation;

5. Mettre en place des mécanismes efficaces afin de surveiller l'activité de la police et renforcer le contrôle des citoyens;

6. Garantir les droits des victimes de violences policières à la vérité, à la justice et à la réparation. 

PROTÉGEONS LES MANIFS

Joignez vous à notre campagne pour protéger les droits des manifestant·e·s en Colombie et partout dans le monde. 

VOIR LA CAMPAGNE

Pour les filles, les femmes et les personnes LGBTI victimes, les violences ont été inextricablement liées à d’autres facteurs de discrimination comme l’origine ethnique et l’orientation sexuelle. Les témoignages de femmes autochtones, d’ascendance africaine et transgenres montrent que leur identité a été une cause supplémentaire de répression, exacerbant le risque de subir des violences.  Le corps de personne ne doit être maltraité, torturé ou attaqué pour faire taire les revendications de celles et ceux qui veulent plus de liberté. Dans la majorité des cas, aucune suite n’est donnée par le système judiciaire aux plaintes déposées par les victimes pour obtenir justice et réparation. Il est urgent de mettre fin à ce système qui discrimine et torture les femmes, les personnes LGBTI et les personnes déjà historiquement marginalisées. Pour que cela ne se reproduise plus, il faut une réforme complète de la police.