• Indonésie

Plus de 400 rohingyas bloqués en mer

Plus de 400 personnes réfugiées rohingyas sont bloquées en mer, et plusieurs dizaines de morts auraient déjà été enregistrées.

Les gouvernements de l’Asie du Sud et du Sud-Est utilisent les restrictions liées à la pandémie de COVID-19 pour empêcher ces personnes, qui fuient la violence dans leur pays, de débarquer en toute sécurité et de demander l’asile.

Le gouvernement indonésien a la responsabilité de gérer la réaction régionale à cette crise. Il doit coordonner les opérations de recherche et sauvetage en mer afin de localiser et d’aider les bateaux en détresse, conformément aux déclarations régionales et au droit international.

Depuis août 2017, plus de 740 000 rohingyas se sont enfuis de chez eux, dans le nord du Myanmar, en raison de la campagne de violences menée contre eux par l'armée. D'après un rapport de l'ONU, ces crimes pourraient également constituer un génocide. Dans les années qui ont suivi cette campagne de violences, des rohingyas ont continué de s’enfuir en franchissant la frontière.

Depuis plusieurs années, des rohingyas tentent d’aller en Malaisie, en Thaïlande, en Indonésie et dans d’autres pays. Comme ils ne possèdent pas de visa ni de documents de voyage et comme leurs déplacements sont soumis à des restrictions strictes, il leur est presque impossible de rejoindre les autres pays par voie terrestre, et sont donc contraints d’utiliser des bateaux. 

En mai, plusieurs dizaines de personnes seraient mortes à bord d’un bateau que les autorités malaisiennes ont repoussé. Les rescapés qui ont été autorisés à débarquer au Bangladesh souffraient de malnutrition et de déshydratation. Au cours des dernières semaines, en juin, la Malaisie et le Bangladesh, qui avaient dans un premier temps accepté d’accueillir des bateaux, ont refusé d’offrir leur aide aux personnes ayant besoin d’être secourues. De plus, des gardes-côtes ont repoussé des bateaux. Les autres pays n’ont pas réagi.

Les autorités ne doivent pas repousser ces bateaux !

Les gouvernements des pays d’Asie du Sud et du Sud-Est doivent immédiatement lancer des opérations de recherche et sauvetage pour les rohingyas bloqués en mer, leur apporter de la nourriture et des médicaments, et les autoriser à débarquer en toute sécurité. 

Les mesures adoptées pour faire face à la pandémie de COVID-19 ne doivent pas être utilisées comme prétexte pour empêcher les rohingyas de débarquer en toute sécurité et de demander l’asile.

Par ailleurs, la communauté internationale doit aussi faire beaucoup plus pour soutenir le Bangladesh, et assumer sa part de responsabilité et participer financièrement à l'accueil de presque un million de personnes réfugiées, alors que l’économie de ce pays est déjà mise à rude épreuve en raison du ralentissement mondial lié à la pandémie. 

Les réfugiés rohingyas ont le droit de continuer de chercher à obtenir l'asile, et les États doivent continuer d'ouvrir leurs frontières pour accueillir les personnes qui continuent de s'enfuir actuellement ou qui s'enfuiront à l'avenir.

Dites au gouvernement indonésien, d’agir immédiatement !