• Honduras

Des défenseur·e·s de la terre menacé·e·s

Le 23 juin 2020, le Conseil civique d’organisations populaires et indigènes du Honduras (COPINH) a publiquement dénoncé des menaces dont l’organisation a été la cible. La veille, l’organisation avait reçu un tract numérique par lequel un groupe inconnu menaçait d’incendier le centre Utopia, qui appartient à l’organisation, à La Esperanza, dans le département d’Intibucá, après que le COPINH avait proposé de faire de cet espace un centre d’isolation pour les détenu·e·s souffrant de la COVID-19. Nous demandons instamment aux autorités d’assurer la sécurité des membres du COPINH et d’enquêter sur toutes les attaques dont ils ont été victimes.

Complément d'information 

Les menaces contre le COPINH interviennent alors que l’organisation a déjà dénoncé plusieurs autres attaques récemment et, plus généralement, dans un contexte hostile à la défense des droits humains du fait des mesures prises par le gouvernement pour lutter contre la COVID-19.

Les membres du COPINH sont la cible de menaces et de harcèlement depuis des années en raison de leurs activités. Berta Cáceres, dirigeante et cofondatrice du COPINH, a été abattue le 2 mars 2016 à son domicile. Trois jours après sa mort, la Commission interaméricaine des droits humains avait demandé la mise en place de mesures conservatoires en faveur des membres du COPINH et des proches de Berta Cáceres en raison des risques qu’entrainaient leur travail de défense des droits humains, de l’environnement et des ressources naturelles et des risques accrus auxquels ils étaient exposés après la mort de Berta Cáceres. 

En se fondant sur ces mesures, le Système national de protection des défenseur·e·s des droits humains doit mettre en place des mesures afin d’assurer la sécurité des membres du COPINH et de veiller à ce qu’ils puissent mener leurs activités de défense des droits humains sans craindre de représailles. 

Ces trois dernières années, Amnistie internationale a mis en lumière à plusieurs reprises les menaces, les tentatives d’intimidation, les actes de harcèlement et les homicides visant des militantes et des militants au Honduras, qui reste l’un des pays les plus dangereux au monde pour les personnes qui défendent les droits humains. Cela doit cesser !

Les autorités doivent garantir la sécurité des membres du COPINH, dans le respect de leurs souhaits, et veiller à ce qu’une enquête soit menée sur toutes les attaques dont ces personnes sont victimes.  

Envoyez un courriel à la Ministre des droits humains du Honduras, Karla Eugenia Cueva Aguilar !