• Cameroun

Réclamez justice pour les familles des disparus au Cameroun

Les autorités doivent rendre des comptes aux familles !

En décembre 2014, l’armée camerounaise a arrêté au moins 200 hommes lors d’une opération de ratissage dans deux villages dans l’Extrême-Nord du pays, Magdeme et Doublé. Ces 200 hommes étaient soupçonnés, sans aucune preuve, d’être des membres du groupe armé Boko Haram.

L’opération de ratissage était menée conjointement par l’armée, la police et la gendarmerie. D’une extrême violence, elle a entraîné la mort d’au moins huit personnes dont un enfant, l’incendie de plus de 70 bâtiments, le vol et la destruction des biens des villageois.

Le gouvernement camerounais a reconnu qu’au moins 25 des hommes arrêtés sont morts en garde à vue le soir même, et que 45 autres personnes ont été conduites et enregistrées à la prison de Maroua le lendemain.

On reste donc sans nouvelles d’au moins 130 personnes, considérées comme victimes de disparitions forcées. Le sort de la plupart des personnes arrêtées dans ces deux villages reste inconnu jusqu’à présent. Cinq ans plus tard, les familles des victimes sont toujours en quête de vérité et de justice.

​Aujourd'hui, il faut briser le silence et demander aux autorités de rendre des comptes aux familles des disparus.

Signez notre pétition et demandez au président du Cameroun, Paul Biya, d'apporter des réponses aux familles.

Cette pétition demande que le gouvernement camerounais :

  1. communique les résultats de l’enquête interne qu’il dit avoir menée en 2016 concernant les cas des 25 décès en détention ;
  2. informe les familles des 25 personnes mortes en détention au siège de la gendarmerie la nuit du 27 au 28 décembre 2014, et leur communique des informations précises sur l’endroit où les corps de leurs proches sont enterrés ainsi que sur les causes et les circonstances des décès ;
  3. ouvre une information judiciaire sur d’autres violations commises le 27 décembre 2014 ;
  4. accorde des réparations adéquates, effectives et de garanties de non-répétition aux familles des victimes des villages de Magdeme et de Doublé ainsi qu’aux rescapés.

En 2014, le nord du Cameroun a vu le début de l’insurrection de Boko Haram, un groupe armé qui s’oppose à l’autorité laïque. Depuis, les civils sont pris entre les violentes attaques (meurtres, pillages et enlèvements) commises par Boko Haram contre la population d’un côté, et les violations des droits humains perpétrées par les forces de sécurité de l’État, de l’autre.

Après les attaques commises par Boko Haram contre la population, le gouvernement du Cameroun a adopté en décembre 2014 une loi anti-terroriste, qui menace plusieurs droits et libertés fondamentaux garantis par le droit international et par la Constitution du Cameroun. 

Dans le cadre de la « guerre contre la terreur », les forces de sécurité se sont rendues coupables de violations des droits humains et d’infractions au regard du droit international, notamment des arrestations arbitraires massives, des exécutions extrajudiciaires, un usage excessif de la force, des disparitions forcées, de torture, des cas de mort en détention et des traitements inhumains ou dégradants.