• Argentine

Argentine. Disparu durant le confinement lié a la pandémie de COVID-19

Facundo Astudillo Castro, 22 ans, a disparu le 30 avril 2020. Des policiers l’ont arrêté dans la ville de Mayor Buratovich (province de Buenos Aires) pour ne pas avoir respecté le confinement imposé par l’État à l’échelle nationale du fait de la pandémie de COVID-19. Des rapports de police contradictoires et d’autres témoignages laissent présumer que les policiers impliqués sont responsables. Le 2 juillet, la famille de Facundo Astudillo Castro a porté plainte afin qu’une enquête soit ouverte sur sa disparition. Facundo manque toujours à l’appel. Nous demandons aux autorités de déterminer où se trouve Facundo Astudillo Castro, de diligenter une enquête indépendante, efficace et impartiale sur cette affaire, d’en rendre les conclusions publiques, et de traduire en justice les responsables présumés de sa disparition.

 

Le 12 mars 2020, face à la pandémie de COVID-19, le président Alberto Fernández a déclaré l’« urgence sanitaire » dans le pays en vertu de la Loi 27.541. Une semaine plus tard, le 19 mars, il a ordonné le confinement obligatoire pour l’ensemble des habitant·e·s du pays, conformément au décret n  297/2020

Des mesures restreignant le droit de circuler librement et le droit de réunion (distanciation sociale et confinement obligatoire) sont appliquées de manière stricte. Amnistie internationale a confirmé l’existence de plus de 20 cas de recours illégal à la force contre des personnes n’ayant semble-t-il pas respecté les mesures gouvernementales visant à limiter la propagation de COVID-19.  

Après la disparition de Facundo Astudillo Castro, une demande visant à déterminer où il se trouve a été déposée auprès des autorités à Villarino. Au bout de deux mois d’enquêtes infructueuses, d’irrégularités et de déclarations contradictoires de la part de la police, la famille - épaulée par les avocats Luciano Peretto Ithurralde et Leandro Aparicio - a déposé une plainte en justice afin que cette disparition forcée donne lieu à des recherches. 

Quatre membres de la police de la province de Buenos Aires sont soupçonnés après que diverses contradictions ont été relevées dans les déclarations qu’ils ont faites à des enquêteurs. L’un d’entre eux a affirmé que Facundo Astudillo Castro est parti dans un camion après avoir été intercepté par les policiers, avant de modifier sa version pour dire que le jeune homme est parti à pied. Trois témoignages indiquent cependant que le jeune homme est monté à bord d’un véhicule de police.

Plus de 80 jours après cette disparition, et malgré l’introduction de plusieurs mesures visant à retrouver Facundo Astudillo Castro, notamment des battues le long de la Route nationale n° 3, des analyses effectuées dans deux véhicules de police à la recherche de « possibles tâches de sang », et l’audition de témoins, les investigations menées sur l’affaire n’ont toujours pas permis de retrouver Facundo.

Le 6 juillet, la Commission provinciale pour la mémoire - un organe public autonome et indépendant - est intervenue en sa qualité de mécanisme local de prévention de la torture, et a introduit une procédure d’action urgente devant le Comité des disparitions forcées des Nations unies. Elle a souligné les contradictions présentes dans les témoignages des policiers impliqués dans cette arrestation, qui laissent présumer que ces représentants de l’État sont responsables de la disparition de Facundo Astudillo Castro.

Le 10 juillet, le Comité des disparitions forcées des Nations unies a demandé à l’État d’adopter une « stratégie globale » afin de retrouver Facundo, et de mener une enquête « immédiate et exhaustive » sur la disparition d’un jeune homme de 22 ans vu pour la dernière fois lors de son arrestation à hauteur d’un poste de contrôle de la police, dans la province de Buenos Aires (rés. 906/2020).

Selon l’article 2 de la Convention internationale sur la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées, on entend par disparition forcée « l’arrestation, la détention, l’enlèvement ou toute autre forme de privation de liberté par des agents de l’État ou par des personnes ou des groupes de personnes qui agissent avec l’autorisation, l’appui ou l’acquiescement de l’État, suivi du déni de la reconnaissance de la privation de liberté ou de la dissimulation du sort réservé à la personne disparue ou du lieu où elle se trouve, la soustrayant à la protection de la loi ». L’Argentine a ratifié la convention en 2007 (Loi n° 26.298). 

J'AGIS

PASSEZ À L’ACTION : ENVOYEZ UN APPEL EN UTILISANT VOS PROPRES MOTS OU EN VOUS INSPIRANT DU MODÈLE DE LETTRE CI-DESSOUS

Monsieur le Ministre,

Je vous écris pour vous faire part de mes graves préoccupations concernant la disparition de quatre militants de la communauté garifuna – Alberth Snider Centeno Tomas, Suami Aparicio Mejía García, Gerardo Mizael Rochez Cálix et Milton Joel Martínez Álvarez, membres de l’Organisation fraternelle noire du Honduras (OFRANEH) –, et d’une cinquième personne, Junior Rafael Juárez Mejía, que des individus non identifiés portant une tenue semblable à celle des policiers sont venus chercher le 18 juillet 2020 à leur domicile, dans la communauté garifuna de Triunfo de la Cruz. 

Une opération de recherche a été menée par la police nationale et une enquête a été ouverte par le parquet, mais l’on ignore toujours où se trouvent ces hommes.

Je vous demande de prendre toutes les mesures nécessaires pour retrouver Alberth Snider Centeno Tomas, Suami Aparicio Mejía García, Gerardo Mizael Rochez Cálix, Milton Joel Martínez Álvarez et Junior Rafael Juárez Mejía, et de veiller à ce qu’une enquête indépendante, efficace et impartiale soit menée sur leur disparition, et à ce que les responsables présumés de leur disparition soient déférés à la justice. 

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Ministre, l'expression de ma haute considération,

Monsieur,

Facundo Astudillo Castro, 22 ans, a disparu le 30 avril 2020 dans la province de Buenos Aires. Trois témoins ont vu des policiers l’arrêter dans la ville de Mayor Buratovich alors qu’il cherchait quelqu’un pour le déposer en voiture à Bahia Blanca. La police l’a accusé d’avoir enfreint le confinement imposé en raison de la pandémie de COVID-19 à l’échelle nationale. 

Plus de 80 jours plus tard, Facundo manque toujours à l’appel. Des rapports contradictoires par les policiers impliqués et d’autres témoignages laissent présumer que les policiers ont une responsabilité dans sa disparition. Le Comité des disparitions forcées de l’ONU a par ailleurs demandé à l’Argentine d’enquêter immédiatement sur la disparition de ce jeune homme (rés. 906/2020).

Je vous demande d’adopter de toute urgence les mesures requises afin de trouver Facundo Astudillo Castro et de garantir qu’une enquête indépendante, efficace et impartiale soit menée sur les événements qui sont survenus, d’en rendre les conclusions publiques, et de traduire en justice les responsables présumés de la disparition de Facundo Astudillo Castro.

Veuillez agréer, Monsieur, l’expression de ma haute considération.

 

APPELS À

Sergio Berni, Ministre de la Sécurité, Province de Buenos Aires, Courriel : umprivada@gmail.comprivada.berni@mseg.gba.gov.ar, Twitter : @SergioBerniArg

COPIES À

Son Excellence M. Eugenio Maria CURIA (m),
Ambassadeur,
Ambassade de la République argentine,
81 Metcalfe Street,
7th Floor, Ottawa, ON
K1P 6K7,
Canada,
Tel: (613) 236-2351 Fax: (613) 235-2659,
(Mme Graciela Teresa SCARNATI ALMADA DE CURIA)

François-Philippe Champagne
Ministre des Affaires étrangères
111, rue Wellington
Ottawa (Ontario) K1A 0A6
Aucun timbre requis
Courriel : Francois-Philippe.Champagne@parl.gc.ca