Ilham Tohti
2006
llham Tohti fonde le site internet Uighurbiz.net afin de promouvoir la réconciliation entre les ouïghours, une minorité musulmane durement persécutée, et les Hans, l'ethnie majoritaire de la région du Xinjiang en Chine.
2014
Ilham Tohti est arrêté par les autorités chinoises le 15 janvier, et est condamné à la réclusion à perpétuité en septembre de la même année à l’issue d’un procès qui n’a duré que deux jours. En mars, le Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire avait reconnu le caractère arbitraire de sa détention.
LES OUÏGHOURS
Les ouïghours sont un groupe ethnique turcophone principalement de confession musulmane. Ils se concentrent surtout dans la région autonome du Xinjiang en Chine.
Depuis les années 1980, les ouïghours sont la cible de violations systématiques et étendues de leurs droits humains. Cela comprend des détentions et emprisonnements arbitraires, des détentions au secret ainsi que de graves restrictions à la liberté religieuse et aux droits sociaux et culturels.
UNE Discrimination d'État
Les autorités locales maintiennent un contrôle étroit sur la pratique religieuse des ouïghours, notamment en interdisant à toutes les personnes employées du gouvernement et aux enfants de moins de 18 ans de pratiquer leur culte dans des mosquées. Les coutumes ouïghoures tendent à disparaître en raison des politiques du gouvernement chinois qui limitent l'utilisation de la langue ouïghoure, la liberté de religion et qui promeuvent la migration de Hans dans la région. À cela s’ajoute la discrimination à l’embauche, qui alimente le mécontentement et exacerbe les tensions ethniques.
La situation s'est aggravée à la suite des attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis. En effet, les autorités chinoises ont utilisé le contexte de la lutte contre le terrorisme pour tenter de justifier une nouvelle répression des ouïghours.
DES Camps de rééducation
La Chine a mis sur pied des camps de rééducation afin de réprimer la religion musulmane, où sont notamment détenus des ouïghours. Les autorités chinoises ont nié l’existence de ces camps jusqu’en octobre 2018. Lorsqu’elles l’ont finalement admise, elles ont affirmé qu’il s’agissait de « centres de formation professionnelle ». Les explications de la Chine, cependant, contredisent les informations recueillies par Amnistie internationale auprès d’anciens détenus faisant état de coups, de privation de nourriture et de détention à l’isolement.
Jewher Ilham, sa fille, ne l'a pas vu depuis plus de 6 ans.
Dans une vidéo publiée le 23 février 2020, sa fille exprime sa peine.
Amnistie internationale demande
- La libération immédiate et sans condition d’Ilham Tohti, emprisonné pour avoir exercé son droit à la liberté d’expression
- À ce qu'Ilham Tohti soit au moins transféré dans une prison près de sa famille
- À ce qu’Ilham Tohti ne soit ni soumis à la torture ni à aucun mauvais traitement en prison
- À ce qu’il puisse voir sa famille et un avocat